En septembre 2015, les dirigeants du monde, les responsables des Nations Unies et les représentants de la société civile se sont accordés sur les Objectifs de développement durable. Ce programme de développement durable vise également la conservation du patrimoine culturel mondial de l’Unesco. Le secteur de la conservation et de la restauration a largement approuvé ces objectifs, car ils sont en accord avec les principes de préservation du patrimoine, de réutilisation des matériaux et de maintien de la tradition artisanale, selon Isabelle Chave, sous-directrice des Monuments historiques et des Sites patrimoniaux à la direction générale des Patrimoines et de l’Architecture au ministère de la Culture.
En résumé :
Utilisation de produits naturels pour la restauration des biens culturels
Depuis deux siècles, les principes de conservation-restauration des biens culturels ont été établis. Face aux nouvelles valeurs et connaissances, l’accent est mis aujourd’hui sur des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Le musée du quai Branly-Jacques Chirac a opté pour des matériaux bruts ou façonnés afin de faciliter l’identification et tester la stabilité des matériaux, explique Eléonore Kissel, responsable du pôle Conservation-Restauration du musée. Cette question de l’identification est primordiale pour la conservation et la restauration car certains matériaux, comme des résines japonaises, ne peuvent pas être produits sous nos latitudes et d’autres ne sont plus disponibles car ils ont disparus avec le temps. Enfin, certains matériaux ont été collectés dans des écosystèmes qui ont aujourd’hui changé ou dans des lieux qui ont modifié leurs pratiques de chasse et de pèche.
Nouveaux matériaux pour la conservation
Des dispositifs de protection pour les espèces, telle que la convention de Washington, permettent de réparer les lacunes dans les collections. Des matériaux ont ainsi vu le jour, comme la baudruche utilisée pour le comblement. Yveline Huguet, conservatrice-restauratrice de collections d’ethnographie et d’histoire naturelle, souligne les avantages de la baudruche : « Il est organique, naturel, biodégradable, léger, facilement réversible, translucide avec un aspect se rapprochant de la peau des primates ». Certains restaurateurs apportent leurs compétences et proposent de nouveaux produits ou techniques afin de rendre la pratique plus éco-responsable.
Nouvelles méthodes de conservation aux Archives nationales
Aux Archives nationales, l’atelier de Restauration, Reliure et Dorure réfléchit à ses méthodes de conservation. « La remise des archives elle-même engendre des dommages, » déplore Bertrand Sainte-Marthe, conservateur-restaurateur et responsable de l’atelier. L’équipe a donc envisagé des modes de conservation différents, tels que l’utilisation de tubes pour conserver des documents de grandes dimensions ou l’usage d’outils de loisirs créatifs pour la découpe de morceaux de comblement.
La « négligence bénéfique » : un nouveau concept pour la conservation dans le temps
Un nouveau concept a été récemment introduit : la « négligence bénéfique ». Une idée paradoxale qui suggère de reporter les actions de restauration pour une meilleure conservation dans le long terme.
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