En résumé :
La protection du patrimoine culturel immatériel par l’UNESCO
Accrobranche, baguette traditionnelle, fest-noz, la yole de Martinique font partie des éléments culturels français qui figurent sur la liste du patrimoine culturel immatériel (PCI) de l’UNESCO. Ce dispositif, créé il y a deux décennies, a pour objectif de protéger les traditions et expressions culturelles à travers le monde.
Le Japon est à l’origine de cette volonté de préserver le patrimoine culturel vivant, motivé par la peur d’oublier ses traditions et son savoir faire à l’issue de la seconde guerre mondiale. Ils étaient alors les premiers à sélectionner ce qu’ils appelaient des « trésors vivants humains », individus porteurs de compétences précieuses permettant de perpétuer des éléments du patrimoine culturel vivant et dévoués à la transmission de ceux-ci aux générations futures. propos rapportés par Lily Martinet, responsable du patrimoine culturel immatériel au sein du ministère de la culture. L’UNESCO s’est par la suite inspirée de cette démarche, encouragée par la Corée du Sud, pour adopter en 2003 la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (PCI). Elle est aujourd’hui soutenue par 181 pays.
Un patrimoine vivant en constante évolution
Le patrimoine culturel immatériel comprend notamment les traditions orales, les arts du spectacle, les rituels et l’artisanat. Contrairement aux lieux historiques tels que les châteaux ou les édifices religieux, ce patrimoine culturel immatériel est par essence insaisissable. Par conséquent, ce sont les dépositaires de ce savoir qui assurent sa pérennité. « Ce patrimoine vit grâce à une communauté, il est transmis de génération en génération, il évolue avec le temps, et fournit à ce groupe social un sentiment d’identité et de continuité » précise Lily Martinet.
Le processus d’inscription se veut inclusif et repose principalement sur le dialogue civil. Les communautés sont placées au coeur du dispositif, elles doivent reconnaitre l’importance de leur patrimoine culturel et œuvrer en faveur de sa protection. Avant d’être officialisé sur la liste de l’UNESCO, le patrimoine doit d’abord être reconnu au niveau national. En France, le ministère de la Culture est chargé de cette mission.
Redynamisation des régions à travers le patrimoine
Vingt ans après la signature de cette Convention, la diversité culturelle des groupes d’individus à travers le monde est mise en lumière. « Il existe aujourd’hui une véritable reconnaissance de l’importance du patrimoine immatériel » explique Lily Martinet. La demande d’inscription est en constante augmentation, ce qui implique un travail important pour le ministère de la Culture. La reconnaissance internationale a un impact majeur sur les communautés, elle leur apporte un véritable sentiment de fierté.
En outre, cette distinction peut supporter le développement régional. Par exemple, en 2009, la tapisserie d’Aubusson, dans la Creuse, est inscrite sur la liste du PCI de l’UNESCO. « Cette reconnaissance a redynamisé la région, encouragé le maintien des ateliers et a permis la réouverture de formations de tisserands. » annonce Lily Martinet. En France, on dénombre plus de 520 éléments culturels inclus à l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel, 23 d’entre eux figurant sur les listes de l’UNESCO.
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