Almost Human, le retour de l’éternelle question du robot.

Comme toute bonne science-fiction incluant des robots, Almost Human pose le problème de l’humanité des robots. Peut-on donner à un robot des sentiments humains? Mais surtout, doit-il ressentir la peine, la joie, et autres sentiments qui peuvent rendre un humain parfois plus fragile, sensible à ce qui l’entoure? Rien de bien nouveau là-dedans. Ce qui est un peu plus problématique c’est la manière dont est traité le sujet dans ce premier épisode. On veut aller bien trop rapidement, la relation entre John et Dorian devenant assez vite amicale malgré le rejet des robots par John.

Et c’est un peu mon souci principal avec ce pilote, on a tout installé rapidement, comme si l’on avait peur que le spectateur parte parce que la série avait trop voulu prendre son temps. On installe certains aspects qui semblent là pour durer pour finalement les effacer en fin d’épisode alors qu’il aurait été bien de les faire durer un petit peu, pour augmenter la psychologie des personnages et se lier un peu plus profondément avec eux. Ici, les personnages sont attachants mais pas vraiment profonds. On voit ce qu’ils vont faire et devenir dans la série.

Une bonne installation du scénario.

La série promet toutefois son lot de surprises, entre des relations qui pourraient se détériorer méchamment et quelques révélations à prévoir, notamment sur la présence d’une taupe dans l’effectif. Toutefois, il faudra que la série surprenne, car si elle installe beaucoup d’éléments, ils sont pour l’instant bien trop lisibles. On voit assez clairement arriver les différents problèmes qui vont encombrer les recherches du héros.

Les personnages sont également assez typés. Le héros torturé, on commence à le connaître par cœur. Le coéquipier qui n’arrête pas de lui dire que c’est un héros torturé et qui cherche à l’aider aussi. Pour l’originalité, on repassera et on espère sincèrement que la série réussira à introduire un personnage un peu plus marquant, car pour l’instant c’est un peu du déjà-vu.

J.J Abrams fait ses courses chez Ikea.

Mais le concept du robot humain est déjà pris dans une autre série et faire le rapprochement entre Almost Human et cette série est inévitable. Real Humans, série suédoise, utilise déjà le concept des robots inclus dans notre vie, mais en allant bien plus loin que Almost Human. Dans Real Humans, les robots font partie des familles, vivent comme des humains et les problématiques posées sont plus fortes que dans Almost Human. L’inspiration est assez flagrante mais la réflexion est bien moindre. Et c’est assez inquiétant.

L’action est assez bonne, classique mais rythmée de manière vraiment juste. Il n’y a pas de réelle sortie de route et on ne s’ennuie pas pendant ce premier épisode. On se laisse guider gentiment, sans grande surprise mais avec une bonne réalisation, un monde dont l’esthétique vous fera beaucoup penser à Blade Runner, le papa du genre. De là à comparer John Kennex à Rick Deckard, il ne faut pas exagérer.

Une série à suivre pour les fans du genre.

Finalement, Almost Human s’en tire plutôt bien avec une action et une esthétique plus que correcte avec une réalisation qui est un grain proche de Fringe. Toutefois, le scénario assez timide, les personnages classiques pour ne pas dire stéréotypés sont un handicap à vite changer dans la série, en espérant qu’elle évite les clichés et les retournements de situation convenus pour que le sujet du robot aux sentiments humains soit habilement utilisé. Sans être une claque, Almost Human s’en sort bien, mais si la série ne réussit pas à gérer son rythme et sa gestion des personnages, elle risque de rapidement perdre en intérêt et perdre un public qui, dans ce monde télévisuel, a désormais l’embarras du choix pour ses séries du soir.